Comme promis, voici le chapitre à part consacré à la Turquie. Pourquoi dissocier la Turquie des autres pays d'Asie? Pour 2 raisons:
1° N'en déplaise à certains, la Turquie est bien un pays d'Asie. Historiquement, géographiquement, philosophiquement, culturellement, intellectuellement, la Turquie est asiatique et le restera. La faible proportion de son territoire qui se trouve en Europe (3 %) ne peut faire de la Turquie un pays européen. Ce n'est pas une injure que de le dire. Ceux qui pensent le contraire et veulent la faire entrer en Europe sont soit des ignares, soit des falsificateurs d'Histoire, soit des inconscients.
2° On nous présente toujours ce pays comme étant le champion de la démocratie version islamique. Un pays qu'on nous dit "respectueux du droit" et où s'exerce un "islam modéré et tolérant", dans lequel les lois civiles priment sur le religieux, un pays où les libertés individuelles ne sont pas bafouées, un pays dont les lois sont inspirées du Droit International et du Droit Européen, conditions obligatoires pour intégrer l'Europe. Un pays qu'on montre en exemple à chaque fois qu'on veut nous convaincre qu'un islam humain est possible, un pays qui a réussi à concilier modernité et religion et qu'on nous présente comme un modèle pour tous les pays musulmans. Bref, un Cocagne asiatique où il fait bon vivre.
Mais la réalité est là: il suffit de gratter un peu le vernis de cette belle façade présentée à l'Occident et aux touristes émerveillés pour que les masques tombent et nous laissent voir la réalité: l'islam et la démocratie sont définitivement incompatibles.
Voici donc la "mention très spéciale" que je consacre à ce champion de la démocratie islamique. Mais avant, je vous soumet un texte intitulé La Turquie doit-elle faire partie de l’Europe ? (http://www.tchobanian.org/protected/iso_album/la_turquie_en_europe.pdf ) Son auteur s'appelle Roger AKL:
- [...] "Mais, comme toute famille maronite de la montagne libanaise, elle eut à subir le joug ottoman durant cinq siècles. Puis mes parents accueillirent avec bonheur le mandat français et l’indépendance, premier essai démocratique réunissant des musulmans et des non musulmans qui dura une trentaine d’années.
C’est dire que j’ai ingurgité les relations entre Turcs et non Turcs, musulmans et non musulmans avec le lait maternel. Mais d’autres que moi connaissent mieux l’expérience turque jusque dans ses plus petits détails. C’est pour cela que je leur laisse le soin de parler des droits de l’homme, du négationnisme turc, de l’occupation illégale, depuis trente ans, d’une partie du territoire d’un Etat de l’UE, Chypre, et de l’exode forcé de ses habitants grecs, remplacés par des colons turcs. Je ne parlerai pas non plus de l’oppression systématique des minorités religieuses et ethniques (Arméniens, Grecs, Assyriens, Chaldéens, Juifs, Kurdes, Alaouites, Zoroastriens…). Un chiffre seulement : Les chrétiens originaires de Turquie étaient encore au début du XXème siècle 25% de la population. Ils sont aujourd’hui moins de 1%" [...].
Voila donc le chapitre spécial "Turquie". Un pays qui nous dit être moderne, qui nous dit avoir intégré les valeurs européennes au point de vouloir en faire partie. Sauf que la Turquie, c'est loin d'être l'image idyllique que nous en font politiciens et journalistes, ce n'est pas la Turquie des cartes postales, du ciel bleu, des vacances ensoleillées et pas chères, des mosquées où les touristes non-musulmans peuvent pénétrer. A commencer d'abord par dire une première vérité: combien d'églises ou de cathédrales ont été transformées par les Ottomans ou par les Turcs, en mosquées ou en musées? La liste est longue, de Trabzon à Izmir, de Nicée à Istanbul. Une autre vérité qui en découle: les chrétiens de Turquie, pourchassés chez eux, ne sont plus assez nombreux pour remplir ces temples, donc autant les transformer que les détruire, ça peut toujours servir.
La Turquie frappe donc à la porte de l'UE. Ce qu'il faut savoir sur ce pays, en dehors des belles pages multicilores éditées à l'usage des touristes, c'est qu'en premier lieu, ce pays doit la richesse de son patrimoine non pas aux Ottomans, comme ils aiment tant à le dire, mais principalement aux premiers hommes "civilisés", à commencer par ceux de Çatal Höyük. Egalement aux Hittites, à la prestigieuse Grèce antique, aux Romains et aux chrétiens qui ont fait de ce pays un des plus riches historiquement. Les Turcs, et avant eux les Ottomans, ont pour autant apporté leur part à l'édification de leur pays, personne ne nie cette évidence.
Avec un regard non-musulman, on s'apperçoit vite que la Turquie n'est pas celle qu'on nous montre. La tolérence, le pragmatisme, l'ouverture, ce ne sont que façade pour berner l'Occident et le touriste. Car la Turquie, quand on soulève un peu le voile, c'est ça:
- C'est le génocide des Arméniens toujours aussi tabou, que personne n'a le droit d'évoquer, presque 100 ans après.
- C'est l'assassinat le 19 janvier 2007 à Istanbul, de Firat Hrant Dink, journaliste et écrivain turc d'origine arménienne, devant les locaux de son journal.
- C'est son fils, Arat Dink et Serkis Seropyan, journalistes eux aussi, qui sont reconnus coupables d'avoir "insulté l'identité turque" et condamnés à un an de prison avec sursis, pour avoir reproduit dans les colonnes de leur journal, une partie des propos de Hrant Dink.
- C'est Orhan Pamuk, un écrivain turc qui reçoit des menaces de mort pour avoir admis le génocide arménien et qui dut s'exiler aux Etats-Unis suite à l'assassinat de Hrant Dink.
- C'est la députée UMP Valérie Boyer qui a reçu des menaces de mort et de viol pour avoir défendu la proposition de loi française sur la pénalisation de la négation des génocides, dont celui arménien. Sa famille aussi a été visée par les menaces.
- C'est aussi le 1er Ministre Recep Tayyip Erdogan qui menace Paris de "sanctions" pour avoir voté cette loi. En véritable maîtres-chanteurs, lui et sa bande brandissent les menaces.
- Erdogan toujours, qui déclare: "Les minarets sont nos baïonnettes, les coupoles sont nos casques, les mosquées sont nos casernes et les croyants, notre armée".
- Encore Erdogan qui dit: "Nous vous conquerrons par vos valeurs démocratiques, nous vous dominerons par nos valeurs musulmanes."
- Toujours Erdogan qui dit: "On ne peut pas être musulman et laïc à la fois."
- L'actuel président de la République turque, Abdullah Gül, qui a déclaré: "On changera définitivement le système laïc. La République vit ses derniers temps."
- C'est en 2005 la condamnation de ce pays pour violation de l'article 3 de la Convention Européenne des Droits de l'Homme, qui interdit aux États de "pratiquer la torture ou de soumettre une personne relevant de sa juridiction à des peines ou des traitements inhumains ou dégradants". Sans aucun effet.
- C'est en 2008 la condamnation de ce pays pour violation de l'article 6 de la Convention Européenne des Droits de l'Homme, pour ne pas avoir accordé un avocat à un mineur accusé de "terrorisme" sur le simple fait qu'il soit Kurde. Toujours sans effet.
- C'est la torture utilisée de manière systématique dans les commissariats de police et dans les sections antiterroristes.
- C'est les défenseurs des Droits de l’Homme qui sont victimes de menaces de mort, de harcèlement, de torture.
- C'est le nombre d’exécutions extrajudiciaires et de disparitions qui ne cesse d’augmenter, s’agissant particulièrement des Kurdes et des personnes qui s’opposent à la politique suivie envers la population kurde.
- C'est le déni des droits les plus élémentaires du peuple kurde, dont les aspirations sont démocratiques et laïques. Les seuls de la région à avoir ces prétentions, c'est vrai qu'ils ont tant subi de la part de cet Etat turc assassin qu'ils ne peuvent rêver que d'instaurer la démocratie et la laïcité.
- C'est le maintien de la minorité kurde dans un système basé sur la terreur d'Etat, la misère, l'oppression, les détentions arbitraires et la violation des principes édictés par la Convention des Droits de l'Homme.
- C'est l'absence de loi concernant l’enregistrement des personnes placées en garde à vue, l'absence d'obligation de notification à la famille de la détention d’un proche.
- C'est des dizaines de personnes "disparues", dont on n'a plus aucune nouvelle depuis des mois ou des années.
- C'est les familles des "disparus" qui ne peuvent rien faire face à l’indifférence des autorités lorsqu'elles demandent simplement des renseignements, c'est ces familles qui sont à leur tour victimes de menaces, ou bien placées aussi en garde à vue, arbitrairement.
- C'est le gouvernement qui veut restreindre le droit à l'avortement considéré par le Premier ministre comme un "meurtre" en ramenant de douze à quatre semaines le délai légal. Ce nouveau délai correpond à une interdiction de fait.
- C'est l'homosexualité non reconnue. Elle n'est pas illégale mais reste un sujet tabou. Il n'existe aucune loi pour protéger les homosexuels contre les vexations, violences et discriminations qu'ils subissent. Tant à l'embauche, qu'au logement, à l'éducation, aux soins, aux services publics, au crédit, etc.
- C'est les procédures de restitutions des biens et propriétés confisqués aux minorités religieuses de Turquie qui sont au point mort, malgré les injonctions européennes. Maisons, églises, hôpitaux, orphelinats, cimetières et autres propriétés, maisons, commerces, etc, qui furent saisis par l’Etat turc, notamment durant le génocide arménien de 1915.
- C'est la communauté chrétienne turque d'environ 100 000 personnes qui rase les murs, elle qui est passée de 25 % à 1% en un siècle.
- C'est Luigi Padovese, chef de l'Eglise catholique de Turquie, assassiné à l'arme blanche.
- C'est, avant lui, un prêtre catholique, Adriano Franchini, qui a été blessé au ventre par un jeune homme au sortir de la messe.
- C'est encore un autre prêtre catholique, Andréa Santoro, assassiné par balles dans la ville de Trabzon.
- C'est un commando musulman qui fait irruption dans une maison d'édition où on imprime des Bibles et qui tue 3 chrétiens.
- C'est, encore plus horrible, l’assassinat des 3 missionnaires chrétiens, morts dans des conditions odieuses : l'un d’eux, Tilman, a reçu 156 coups de couteaux, un autre, Necati, 99 coups et les coups reçus par le 3ème, Ugur, étaient trop nombreux pour être comptés. Ensuite, leurs gorges ont été tranchées d'une oreille à l’autre.
- C'est, un mois après, dans la même ville, un homme armé qui tente d’abattre l’ancien plus haut dignitaire religieux de Tchétchénie réfugié en Turquie.
- C'est les meurtres de femmes en augmentation de 1400 % entre 2002 et 2009, selon les données fournies par le ministère de la Justice.
- C'est plus de 1000 "crimes d'honneur" entre 2003 et 2008, selon un rapport présenté par Tahsin Fendoglu, président de la Direction des droits de l’Homme du bureau du Premier Ministre.
- C'est Medine Memi, une jeune fille de 16 ans enterrée vivante par ses proches pour "laver l’honneur de la famille", car soupçonnées de relations sexuelles.
- C'est Nuran Halitoglu, autre jeune fille, 14 ans. Enlevée par un homme qui la viole pendant quatre jours. Elle réussit à s'enfuir, son violeur est arrêté. Mais son calvaire se poursuit car sa famille décide que l'honneur de la famille ne peut être racheté que par sa mort. Ses bourreaux seront son père, Mehmet et son frère de 17 ans, Alaattin.
- C'est le massacre de 35 villageois kurdes du village de Ortasu (Roboski en kurde) en décembre 2011, lors d'un raid aérien. Un acte de guerre perpétré contre des civils, que 2 associations des Droits de l'Homme qualifient de "massacre collectif" et "exécution extrajudiciaire".
La Turquie, c'est tout ça et bien plus et bien plus encore. C'est la Charia Islamiya enveloppée dans un joli paquet-cadeau, sauf que le cadeau est empoisonné et que ceux a qui il est destiné sont les Européens. Et je serai bien étonné si c'est le désir de cette vieille Europe que de se faire phagocyter et lobotomiser de la sorte. Si c'était le cas, elle serait vraiment tombée bien bas !!!
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