dimanche 7 octobre 2012

La République française et le défi de l’Islam.

Quand nos politicards comprendront-ils enfin cette évidence pourtant bien simple:

"Deux volontés se heurtent pour l’instant de manière plus ou moins feutrée :
   - celle de l’Etat qui veut réaliser, malgré les institutions officielles (le CFCM et par delà les frontières la puissante Organisation de la Conférence Islamique, l’OCI) un Islam de France,
   - et celle de l’Islam mondial qui vise l’objectif inverse à savoir faire de la France une terre de l’Islam".
Ajouté à celà la volonté d'une communauté à se replier sur elle-même, à constituer un groupe, des personnes qui ne se définissent pas comme faisant partie du pays, malgré leurs papiers d'identités qui semblent indiquer le contraire.
Comme le rappelle l'article, "nul ne peut se prévaloir de sa qualité particulière pour obtenir des droits dérogatoires". Alors, pourquoi a-t-on accépté (pas moi, mais l'Etat dont c'est le rôle) la constitution d'un commnautarisme qui se définit en priorité par sa religion et non par l'appartenance au sol qui l'a vu naître? Cet Etat, a-t-il pensé aussi comment cette communauté se comportera vis-à-vis de la France? Est-on certains que quelques-uns (ou la majorité?) ne seraient pas tentés de retourner les armes contre leur "pays"? La Oumma passe avant toute autre considération ...

Ajouté à celà le silence assourdissant des membres de cette communauté, que ce soit à titre individuel ou collectif, lorsque des événements graves se produisent à répétitions sur tout le territoire. Ou alors, quand cette communauté réagit, c'est pour nous dire mollement qu'elle a peur qu'on fasse des amalgames.

Ajouté à celà la "bienveillance" de l'Etat qui, au lieu de faire son travail, nous dit à travers les discours d'un de ses plus hauts représentants, la Ministre de la Justice et Garde des Sceaux, qu'il ne faut pas stigmatiser cette communauté, la pauvre, déjà repliée sur elle-même. Mais le repli, c'est elle qui l'a voulu ! Bienveillance également sur les questions fallacieuses, sans importance, comme l'esclavage de leurs ancêtres correligionaires, dont il ne faut surtout pas parler dans les écoles, ni sur le peuplement un peu trop voyant des prisons par des individus de cette communauté, peuplement qu'il convient de corriger à la baisse et par tous les moyens. Y compris en laissant courir les malfaiteurs. Manière de falsifier l'Histoire, comme au bon vieux temps du stalinisme où les retouchent des photos officielles étaient devenues une grande spécialité.
E t a propos des prisons, s'est-on posé la question de connaître les discours servis dans les aumôneries?  Ceux des mosquées aussi? Les discours des imams, dans les mosquées ou simples salles de prières respectent-ils tous et partout les valeurs de la République?

Alors qu'on attendait de cet Etat des actes forts pour mettre au pied du mur les représentants de cette communauté et leur poser les vraies questions, comme le rappelle en conclusion l'article de ce journaliste lucide, et surtout exiger d'eux des vraies réponses, nettes, sans ambiguïté.

L'article:

La République française et le défi de l’Islam.

Par Sidney Touati pour Guysen International News - Vendredi 5 octobre 2012 à 12:41
http://www.guysen.com/articles.php?id=18463&art_mail=1




Le 27 septembre 2012 à Strasbourg, le Ministre de l’Intérieur, Monsieur Emmanuel VALLS présidait, sur fond de tensions violentes induites par la diffusion sur le net d’un film sur Mahomet, l’inauguration de la plus grande mosquée de France.
Les images de cette cérémonie montrent un Ministre tendu, presqu’en colère, saluant l’Islam « modéré »  et appelant l’auditoire à applaudir lorsqu’il dénonce les salafistes et autres fanatiques musulmans.
Lorsque l’on sait que le Premier Ministre, le Maire de la ville, se sont dérobés, on aurait envie de dire, parodiant Molière, « Que diable allait-il faire dans cette galère ! »
 
En réalité, la quasi-colère du Ministre est le signe d’un profond malaise.
Malaise  de la République française face au défit d’un Islam qu’elle peine à contrôler.
Dans les propos du Ministre on pouvait entendre les échos lointains d’un rêve impossible, celui d’un Islam banalisé, présenté comme une religion  parmi d’autres.
 
Or, la République a réservé un traitement particulier à cette religion.
 
Monsieur Emmanuel VALLS n’avait pas l’attitude d’un Ministre triomphant. Mais bien plutôt celle d’un représentant d’une République rongée par le doute, d’une nation en proie à  la peur.
Une République qui au plus haut niveau de l’Etat, a refusé l’épreuve par laquelle passait nécessairement l’intégration de l’Islam.
Le baptême qui pouvait en faire «  l’Islam de France » n’a pas eu lieu.
 
La République française possède une particularité : la citoyenneté de l’Etat et la nationalité coïncident.
Cette citoyenneté passe par l’adoption de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen, socle des valeurs fondamentales de la République.
 
En France, depuis la Révolution de 1789, la citoyenneté passe par la mise en œuvre et la reconnaissance par chacun, de cet universel « abstrait » que sont les « droits de l’homme ».
Nul ne peut se prévaloir de sa qualité particulière (Breton, Auvergnat…) pour obtenir des droits dérogatoires.
La France n’est pas une somme de « nations », de communautés, une fédération de Provinces comme le sont certains Etats, mais une somme d’individus libres et égaux.
 
La République française s’est construite en imposant à toute les populations occupant le territoire national, « pays », « régions », les mêmes règles, la même langue, les mêmes normes et ce dans tous les domaines.
Après la rude mise au pas des Provinces et des Régions, pour achever la construction de cet édifice, il fallait contraindre les religions et leurs appareils à faire allégeance à la République.
C’est ce que fera Napoléon avec les Juifs notamment.
Il convoque le Grand Sanhédrin et pose aux soixante dix sages la question :
A quelles conditions accepteriez vous d’entrer dans la nation française ?
La condition, c’est Napoléon qui l’a pose : à condition de quitter la nation Juive.
Les sages juifs ont accepté, ont répondu positivement. Les juifs ont accompli une véritable révolution. Ils se sont intégrés, assimilés à la nation française. Part delà les particularismes « privés » de chacun, la République s’affirmait comme Une et Indivisible.
Une discrimination aux effets pervers.
Cette question clé, il fallait la poser  aux représentants de l’Islam. Il fallait leur demander explicitement : accepteriez-vous d’entrer dans la nation française ? A une condition : quitter la nation musulmane, la Oumma ?
Pour poser une telle question, il fallait au préalable mettre en place un organisme représentant l’ensemble des musulmans de France.
Initié par Jean-Pierre Chevènement, poursuivi par Daniel VAILLANT, tous deux Ministres socialistes, c’est finalement   Nicolas SARKOZY, alors Ministre de l’Intérieur,  qui créa le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM).
Le vide institutionnel étant comblé, l’Islam devait être traité comme les autres religions.
Or, il n’en fut rien.
La question fondamentale  que Napoléon avait posée aux représentants des Juifs de France ne fut tout simplement pas  posée aux musulmans.
La République tétanisée demeura et demeure muette sur la question fondamentale du renoncement des musulmans à leur nation, à l’Oumma.
Ce silence, signe d’un échec ou d’un refus d’affronter la réalité,  inaugure officiellement l’ère d’un conflit larvé qui pourrait devenir irréductible entre la France et l’Islam. Deux Nations particulières se font face, deux rapports à l’universel s’affrontent : celui des droits de l’homme et celui de la loi islamique.
Au cœur de ce conflit : le statut de la femme.   
Un silence lourd de conséquences.
En raison de cette dérobade de l’Etat, la citoyenneté qui  a été octroyée aux musulmans est une citoyenneté fragilisée, partagée entre une « citoyenneté d’état », et une citoyenneté communautaire.
Les musulmans ayant conservé leur statut de « nation » demeurent ainsi en réalité partiellement  en dehors de la République.
 
Deux volontés se heurtent pour l’instant de manière plus ou moins feutrée : celle de l’Etat qui veut réaliser, malgré les institutions officielles (le CFCM et par delà les frontières la puissante Organisation de la Conférence Islamique, l’OCI) un Islam de France, et celle de l’Islam mondial qui vise l’objectif inverse à savoir faire de la France une terre de l’Islam.
 
Entre les mâchoires de cet étau, les populations prises en otages ne sachant à quel saint se vouer : ceux qui font allégeance à l’Oumma et à ses valeurs, sont désignés par les autorités non comme de « mauvais » citoyens mais comme des fanatiques musulmans, comme mauvais musulmans ; ceux qui à l’inverse font allégeance à la République et ses valeurs sont désignés par cette dernière non comme de « bons citoyens » mais comme de bons musulmans.
On le voit, dans les deux cas de figure, la citoyenneté est fragilisée par  la relation à l’Islam qui reste fondamentale et première.
 
Conséquences : chaque musulman est tenu en permanence de faire la preuve de son  attachement à la République et à ses valeurs.
C’est ainsi que tout crime commis par les islamistes jette une ombre sur l’ensemble et  donne lieu à ces étranges et rituelles professions de foi des représentants des « bons musulmans » appelés à donner des gages de leur attachement à la nation.

 La dérobade des autorités de la nation sonne comme l’expression de l’échec définitif de l’intégration de l’Islam dans l’espace de la République française.
« L’Islam de France »(1) demeure une formule incantatoire destinée à combler un vide, à masquer un double refus, celui de la République et celui des autorités religieuses (CFCM et OCI) qui se font face dans une relation qui les pose comme radicalement étrangère l’une à l’autre.
 
 L’échec de l’intégration est imputable à un déficit républicain.
On aurait envie de rappeler à nos plus hauts responsables  la phrase prononcée par Sade : « Français, encore un effort pour devenir républicain ! »
Il n’est peut être pas trop tard pour poser au CFCM la question clé, celle que posa jadis Napoléon aux représentants des juifs de France,  sans laquelle l’intégration de l’islam dans l’espace de la République demeurera problématique et source de tensions.  
                                                                                                                                            

(1) En réalité, cette expression n’a pas de sens. Est-ce que l’on parle d’un « christianisme de France » ou d’un « judaïsme de France » ? Qu’est-ce donc que cet Islam de France ? Une nouvelle branche de l’Islam qui viendrait s’ajouter aux douze courants existant déjà ? Un nouvel Islam ? Un islam « réformé » ?  

 

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