dimanche 13 février 2011

Conte à dormir debout ... un de plus!

Etre sous l'emprise d'un gourou, c'est prendre pour argent comptant tout ce qu'on vous assène. C'est être aveugle, être sous un envoutement qui éteint toute capacité de raisonnement. C'est maudire chaque matin Darwin et le darwinisme. C'est avoir l'esprit fermé envers toute tentative d'analyse méthodique et rationnelle. C'est mettre un éteignoir sur son libre-arbitre et se refuser le droit à toute critique, toute remise en cause, même des légendes les plus extravagantes et les plus incroyables. Cela peut mener jusqu'à croire les faits les plus invraisemblables, les plus inouïs, comme l'histoire que je relate ci-après. Cette histoire, digne des frères Grimm ou de Perrault, n'a pourtant rien de métaphorique pour les musulmans, les Soumis. Chacun d'entre eux y croit dur comme fer et jamais il ne portera le moindre soupçon sur sa véracité.


Suleyman ben Daoud (« Salomon fils de David ») reçut du Très Haut les plus grandes des bénédictions.
Il reçut la compréhension du langage des animaux, particulièrement des oiseaux (sourate 27 verset16: « Et Salomon hérita de David et dit: Ô hommes! On nous a appris le langage des oiseaux; et on nous a donné part de toutes choses. C'est là vraiment une grâce évidente »). Il aimait par dessus tout son oiseau-fétiche, la huppe Houd-Houd, son messager capable de détecter les nappes d’eau souterraines situées à plusieurs centaines de mètres de profondeur. Allah donna à Salomon le contrôle du Vent: (sourate 38 verset 20: « Nous lui assujettîmes alors le vent qui, par son ordre, soufflait partout où il voulait»). Ainsi, Salomon se déplaçait dans les airs, assis sur son trône. En d'autre circonstances, il plaçait son armée sur une natte volante gigantesque que le Vent transportait, traversant en un éclair des déserts interminables parmi les plus arides (Nous avons assujetti le Vent, dont le parcours du matin équivaut à un mois et le parcours du soir, un mois également ») et allait ainsi partout, combattre les ennemis de l’islam. Les djinns lui étaient soumis, ils lui bâtirent des palais somptueux et lui rapportèrent les plus belles perles de la mer. Dieu mit à sa disposition une mine de cuivre inépuisable grâce à laquelle son armée devint invincible (sourate 34 verset 12: « Et pour lui Nous avons fait couler la source de cuivre»). Et enfin, son armée inspirait la terreur: elle était composée d’hommes, de djinns et d’animaux parmi les plus forts, les mieux entraînés et les mieux équipés.


Un jour, Salomon passa près d'un oiseau mâle faisant la cour à sa femelle et eut pour ses compagnons ces mots historiques inoubliables: « l'oiseau la demande en mariage et, si elle accepte, lui promet d'habiter la maison de son choix à Damas; mais les maisons de Damas sont toutes de pierre et, comme tous les prétendants, cet oiseau ment ».


Le Prophète et son armée étaient à la recherche d’un fabuleux trésor dans un désert dénommé Vallée des Fourmis (épisode qui donna au Coran toute une sourate, la 27, intitulée de manière fort logique « la fourmi »: « Et furent rassemblées pour Salomon, ses armées de djinns, d’hommes et d’oiseaux et furent placées en rangs. Quand cette armée arriva à la Vallée des Fourmis, une fourmi dit : - Ô fourmis, cachez-vous, de peur que Salomon et son armée ne vous écrasent. Le Prophète entendit ces paroles et répondit: - Crois-tu qu’un Prophète de Dieu puisse faire du mal à une de ses créatures? Puis, Salomon sourit et demanda à son armée de faire attention à n'écraser aucune fourmi. Ensuite, il remercia Allah de lui avoir accordé la sagesse de comprendre et ainsi d'épargner des vies»). Il semble donc qu'il n'utilise pas toujours la force du vent pour tous ses déplacements. Peut-être pour permettre à son armée de faire un peu d'exercice?


Une autre fois, Salomon remarqua l’absence de son oiseau-messager: (toujours la sourate 27: « Puis il passa en revue les oiseaux et dit : - Pourquoi ne vois-je pas Houd-Houd ? Je le châtierai sévèrement ou je l’égorgerai, à moins qu’il n’ait une raison valable »). Houd-Houd ne tarda toutefois pas à revenir : « Je reviens d’un pays dont tu ne connais rien. Je reviens de Saba et ce pays est dirigé par une femme. Elle a un trône magnifique. Mais elle et son peuple se prosternent devant le soleil et ont abandonné le culte d’Allah ». Houd-Houd, en quelques coups d'ailes, était ainsi parti au royaume de Saba (au Yémen ou en Ethiopie, personne ne peut en être certain!), pour espionner la reine Bilkis. Bilkis accepte l'invitation de Salomon et, en vue des préparatifs, il s’adressa à son peuple (encore sourate 27: "Qui d’entre-vous pourra m’amener le trône de la Reine de Saba avant qu’elle n’arrive ? Un Djinn lui répondit: - Je vous l’apporterai avant que vous n’ayez cligné de l'oeil, cela est de la grâce de mon Seigneur »). Pour recevoir Bilkis avec tous les honneurs dus à son rang, Salomon fit construire un palais de cristal. Sous le plancher, il fit mettre un bassin, afin de créer une illusion d'optique qui donne l'impression de marcher sur l'eau. Bilkis arriva (encore sourate 27: «Puis, quand elle le vit [le plancher], elle le prit pour de l'eau profonde et elle se découvrit les jambes. Alors, Salomon lui dit: - Ceci est un palais de cristal. Elle répondit: -Seigneur, je me suis fait du tort à moi- même. Je me soumets avec toi à Allah, seigneur de l'univers »). Il n'en faut pas plus que cela pour convertir une reine: juste un plancher en verre, le tour est joué!
En réalité, les musulmans, dans leur aisance habituelle à verser dans l'affabulation et le subterfuge, qualifiaient Bilkis de « maîtresse des djinns » et, nous dit-on, Salomon inventa ce stratagème pour vérifier si ses pieds étaient fourchus, comme le sont les pieds des djinns et des sorciers. Une autre version, non coranique mais bien ancrée dans les esprits.


La suite, tout le monde la connait. Le récit coranique se poursuit dans le même style, tout aussi abracadabrant. Vint l’épisode de la mort de Salomon: un jour, Salomon grimpa à la terrasse de son palais pour passer en revue son armée. C’est ce moment que l’Ange de la mort choisit pour emporter son âme. Le Prophète resta debout appuyé sur sa canne et c’est seulement après qu’un termite eu fini de ronger son bâton qu’il tomba et que les hommes, djinns et oiseaux de son armée s’aperçurent qu’il était mort.


samedi 12 février 2011

Autres contes à dormir debout

Mis à part les légendes liées à des personnages plus ou moins mythologiques, le Coran est chichement pauvre en repères historiques. Il y a bien sûr quantités de légendes liées soit à des personnes ayant existé soit à des reprises des personnages cités dans les autres textes messianiques. Mais ce ne sont que des légendes. Il faut se rendre à cette évidence : comment aurait-il pu en être autrement quand le Prophète étale son ignorance, relayée par des milliers de hadiths ? Car il était probablement un bon stratège, servi aussi par la chance et par des circonstances inouïes, mais aussi par l’ignorance et la crédulité de ses concitoyens, ceux du Hedjaz en premier lieu. Mais il y eut plus fin connaisseur que lui, en matière d’Histoire !
Les Soumis en furent réduit ainsi à se fabriquer des thèses, pour se conforter dans leur croyance au "Livre-source-infuse-de-connaissances". Par exemple, ils s’accrochent comme des tiques à ce verset de la sourate 30 : "Rome a été vaincue en terre « de deçà » (de ce côté-ci) mais Rome, après avoir été vaincue, vaincra" pour expliquer la prédominance de l’Occident (Rome) sur le monde d’aujourd’hui, tout en caressant l’espoir que leur tour viendra. En omettant, volontairement ou non, un détail : ce verset se réfère à la Rome antique, ou plus exactement à Byzance et à l’invasion de la Perse en 613 de l’ère chrétienne, et rien d’autre. Pas de quoi extrapoler sur l’Occident scientifique actuel et d’en faire un tsunami de délires plus invraisemblables les uns que les autres, via tous les médias et surtout via internet, en attribuant les avancées technologiques occidentales au Bouquin divinatoire. Un Bouquin qui, comme les autres Bouquins, place la Terre au centre de l’Univers.
Lisez bien, braves gens, ces versets de la sourate 17 : "Ô transcendance de Celui qui fit aller de nuit, en un instant, Son adorateur de l’Oratoire consacré à l’Oratoire ultime dont Nous avons béni le contour, afin que l’on découvre Nos signes". En langage clair, Dieu fit faire au Prophète un voyage éclair entre la Kaaba et Jerusalem. Comme Enoch avant lui qui décrit avoir fait des voyages inter-galactiques, sous l’emprise peut-être de substances aujourd’hui illégales. Ou comme le lieutenant Spock, de Star Trek : téléportation, capitaine Kirk ! Cela tient du miracle. Sauf pour Dieu, évidemment, car "pas une feuille ne tombe (de l’arbre) sans que Dieu le sache" (sourate 6 verset 9). Ce qui est supposé clouer le bec aux rationalistes, tout comme ce postulat qui veut que s’il y a contradiction entre la vérité de raison et la vérité de foi, c’est que la vérité de raison est une fausse vérité. Un syllogisme digne du logicien d’Eugène Ionesco (Rhinocéros, pièce de théâtre qui décrit un monde totalitaire proche de celui des Soumis) : "Les chats ont 4 pattes, Médor a 4 pattes, donc Médor est un chat". Alors que tout le monde sait que Médor est un chien, je le précise aux Soumis car eux doivent l’ignorer. En matière d’exercice mental, les Soumis sont des logiciens de Rhinocéros !
C’est exactement dans cette même "démarche intellectuelle" que s’inscrivent les "miracles du Coran". On travestit la vérité, on la pare de tous les faux atours possibles et les gogos plongent ! Combien de conversions grâce à ce stratagème ? Les convertis et les Soumis devraient savoir qu’il n’y a pas qu’aux femmes qu’on met des burqas, la vérité aussi y a droit ! Vérité canonique contre vérité scientifique : le droit canon énonce ses vérités, contredites aussitôt par l’examen scientifique ou critique. Mais pour les Soumis, pourquoi s’embarrasser d’examen quand le postulat cité plus haut fait foi ? C’est remettre en cause l’existence-même de Dieu : "Yekhdem ccek i Rebbi" ou encore "Yerra ccek i Reppwi", dit-on encore en Kabylie, en parlant de quelqu'un qui pratique la critique systématique (traduisible par: "Il met en doute l'existence de Dieu")!
Voici donc quelques unes de ces "vérités de foi" :

-  Ibliss (Satan), pourtant chassé de l’Eden, du Jardin de Dieu où vivaient Adem et Hawwa (Adam et Eve), arrive pourtant à
"chuchoter aux oreilles de Hawwa" ses conseils malfaisants. Comment, on ne le saura probablement jamais, ce dont on est sûr c’est qu’à l’époque le téléphone n’existait pas. Au passage, notons que le Coran ne cite pas une seule fois le nom de Hawwa-Eve : normal, ce n’est qu’une femme, même si on la dit être la mère de l’humanité !
-  Plus tard, quand le couple fut chassé à son tour de ce Paradis, Adem emporta avec lui un caillou noir, il en orna la Kaaba surgi d’on ne sait où car il ne l’avait pas construite.
-  Puis, se ravisant peut-être, il emmena le caillou sur le Mont Hira pour le placer dans une grotte, à l’abri du déluge dont il avait eu connaissance. Ne me demandez pas qui lui a fait cette révélation. Il resta 100 ans dans cette grotte à méditer.
-  Pour le caillou noir, il a bien fallu qu’il soit ramené sur le lieu où il se trouve actuellement, et là encore, mystère : parmi les 5 versions qui circulent, seul le Tout-Puissant sait.
-  Djibril (Gabriel),
"l’esprit qui descend entre ciel et terre" : ne cherchez pas, "l’esprit est du ressort de Dieu et il vous a été donné de la science qu’une partie infime" (sourate 17 verset 85). L’Ange aux 600 ailes qui recouvrent entièrement le ciel, assis sur un nuage ou sur un fauteuil, quand il n’est pas suspendu entre ciel et terre, apporte la parole au Prophète.
-  Azraël, Ange de la mort, au 4 visages et au 4000 ailes, le corps recouvert d’autant d’yeux et de bouches qu’il y a de vivants. Lorsque Dieu créa la Mort, tout les Anges s’évanouir à sa vue et restèrent ainsi pendant 1000 ans. Seul Azraël résista, c’est ainsi qu’il devint Maître de la Mort. Si grand que si toute l’eau des mers, des océans et des fleuves lui est versée sur la tête, il n’en tomberait pas une goutte au sol. Un pied au 7ème Ciel, l’autre sur le pont reliant le Paradis et l’Enfer.
-  A ce propos, le paradis est au 7ème Ciel, vous l’avez compris, là où se trouve le trône de Dieu et l’Enfer se trouve au 7ème niveau sous la terre.
-  Munkar et Nakir, qui interrogent les morts sitôt ensevelis : en cas de mauvaise réponse, le châtiment n’attend pas le Jugement dernier. Quand les Kabyles disent
"Y eddz-ith Aazrayen" ("il est châtié par Azraël"), ils se trompent lourdement : c’est le rôle de Munkar et Nakir et non d’Azraël !
-  Israfil, le sonneur de Trompe : lorsqu’il jouera de son instrument, en ce jour où
"tremblera le tremblement", tous les morts depuis Adem ressusciteront, on les tirera par les os du coccyx : hommes (et prophètes, donc), femmes, animaux, djinns, anges et démons, il ne manquera personne et tous resteront là, dans "l’attente" (ou "station") destinée à les terrifier, avant le verdict final. Israfil est couvert de poils, on ne peut compter ses innombrables bouches. Il a les pieds sous le 7ème sol et la tête au 7ème ciel, à hauteur des colonnes supportant le Trône de Dieu. Son statut doit être inférieur à celui d’Azraël et de Djibril car il n’a que 4 Ailes.
-  La Mort : Dieu, assis sur son Trône, laisse tomber une feuille sur laquelle est inscrit le nom de celui qui doit mourir. Azaël la ramasse et au bout de 40 jours, doit ôter l’âme du condamné. Si celui-ci résiste, Dieu donne à Azraël une pomme sur laquelle est inscrite la profession de foi. Lorsque le mourant la voit, il laisse enfin Azraël entrer dans son corps pour en extraire l’âme.
-  Egalement l’armée de Salomon (dont je vous parlerai plus en détail dans un prochain article), composée d’animaux doués de parole, de djinns et d’hommes, son oiseau-messager et ses fourmis Soumises. Il y a aussi les djinns du désert, convertis par la récitation.
-  Lors de la bataille de Badr, la victoire ne revint aux Soumis que lorsque ceux-ci virent apparaître dans le ciel une armée de 1 000 Anges.
-  Et ... je pourrais arrêter ici l’énumération, tant les vérités de foi ... foisonnent ! Mais je ne résiste pas au plaisir de vous faire partager une belle vérité bien sentie : si un jour vous rencontrez l’Anté-Christ borgne, il vous sera facile à repérer : en plus de son infirmité à l’oeil, sachez qu’entre ses deux yeux sont inscrites les 3 lettres formant le mot Kufr (traduisible par impie ou incroyant) : le Kaf, le Fa et le Ra.

Il y a une autre vérité, pas de foi, celle-là mais bien flagrante : l’année complète compte 12 mois de 30 ou 31 jours. C’est presque l’année telle qu’elle était calculée par les ignorants du temps de la "Jahiliya" (la "Mécréance"), période anté-islamique) : 13 mois lunaires de 28 jours, ce qui faisait qu’à cette époque où la Vraie Parole ne leur était pas parvenue, ces sauvages ignares faisaient le hadj pratiquement à date fixe.

Comment comprendre que ces sornettes, avec les pseudos miracles, puissent de nos jours faire des émules, malgré toutes les contradictions que peuvent apporter la science ou simplement l’examen critique ? En n’adressant ces messages qu’aux faibles d’esprit ? En profitant de la crédulité ? En visant, comme toutes les sectes, des personnes qui traversent moralement ou physiquement des phases difficiles ? Ou peut-être, toutes ces raisons à la fois, plus d’autres encore. C’est dû aussi au déterminisme des Soumis, à leur sempiternelle référence au "mektoub" qui leur évite tant et tant de questions et pour qui il est inconcevable d’avoir une autre vision du monde que celle "descendue du ciel", même et surtout si on n’en comprend pas le sens.


dimanche 6 février 2011

Contes à dormir debout

La Terre a 6 000 ans. Elle n'a que 6 000 ans, tous les bigots du monde vous le diront, à commencer par les Jésuites et les Mahométans.

Après la période bien connue de sa « création », voilà Adam et sa compagne installé dans l'Eden terrestre. En donnant une compagne à Adam et non un compagnon, Dieu avait bien une petite idée derrière la tête. Peut-être celle de peupler la terre d'humains, mais patience, ce n'est pas le sujet du moment et il ne faut pas brûler les étapes. Donc, la compagne d'Adam fut prénommée Eve, ce qui signifie « mère de tous les vivants », sans nous préciser si elle est mère des animaux, des plantes, des anges extraterrestres, ou encore la mère d'Adam. Ce qui n'aurait rien d'extraordinaire compte tenu des capacités infinies de Dieu, on en a eu un autre exemple plus tard avec un fils de charpentier que lui-même n'avait pas pu concevoir faute d'avoir consommé son mariage.

Mais revenons à nos moutons: Dieu, dans son infini savoir, prit bien soin de doter Adam d'un sexe masculin et Eve d'un sexe féminin. Mais, tant qu'ils n'avaient pas commis la faute, l'accouplement leur était strictement interdit. En réalité, Adam et Eve étaient encore plus bêtes que les autres animaux de la création, puisque l'idée ne les a même pas effleuré: destinés à une vie heureuse et éternelle, ils ne se posaient aucune question, surtout pas les raisons de leurs différences, encore moins l'utilité de cet arbre, appelé « arbre de la science »: planté là sans raison, il donnait des fruits merveilleux auxquels on ne devait jamais toucher. Adam et sa compagne auraient pu rester ainsi des millénaires, ignares et obéissants pour l'éternité au point qu'ils ne se rendaient pas compte de leur nudité. Mais les desseins de Dieu étant impénétrables et sournois, ce qui devait arriver finit par arriver, ils eurent droit à leur part de connaissance. Depuis, les serpents, pourtant créatures de Dieu, sont maudits et doivent aller ventre à terre; les femmes, fourbes et manipulatrices, enfantent sans péridurale; les hommes, influençables et irréfléchis, doivent souffrir pour gagner leur maigre pitance. Dieu, dans son infinie bonté, a décrété que les humains devront souffrir tout au long de leur misérable existence et il décida ainsi que nous naissons tous coupables.

Adam et Eve eurent d'abord 2 enfants. Caïn tua son frère Abel par jalousie, ce qui mit Dieu en colère: il fit de Caïn un vagabond qui partit au loin s'accoupler avec on ne sait qui (une guenon, une bufflonne ou une dinde, personne n'en saura jamais rien) et engendra les « enfants des hommes ». Après la mort d'Abel, Adam et Eve eurent un autre enfant: Seth. Seth s'accoupla avec sa mère, unique représentante féminine sur Terre, pour donner les « enfants de Dieu ». Au passage, on nous apprend que les enfants de Caïn furent tout comme lui, méchants et teigneux, instituant ainsi un préjugé de plus à appliquer à toute l'espèce humaine.

Adam vécut 930 ans et ses descendants bénéficièrent d'une semblable longévité. Parmi eux, il est à noter qu'Enoch fut enlevé par des extraterrestres ailés et on nous promet qu'il reviendra un jour sur Terre afin de faire rentrer les nations dans la voie de la pénitence. Car il nous faut tous être de tout temps pénitents, afin de racheter notre faute la plus grosse: être les descendants d'Adam. On notera également que Mathusalem vécut 969 ans, record inégalé à ce jour.

Il y eut ensuite l'épisode du Déluge. Pour sauver ce qui devait l'être, Noé construisit un bateau en bois. Il fallait qu'il soit suffisamment grand pour pouvoir y faire entrer tous les animaux de la Terre et la nourriture dont ils allaient avoir besoin pendant les 150 jours que dura leur croisière. Quand tout fut prêt, il se mit à pleuvoir pendant 40 jours sans discontinuer et les eaux montèrent jusqu'à submerger toutes les montagnes. Des esprits chagrins se demandèrent et se demandent encore d'où pouvait provenir cette eau qui inonda tout, des Rocheuses aux Alpes et des Andes à l'Himalaya. Les mêmes esprits chagrins eurent aussi beaucoup de mal à s'imaginer les dimensions du ce fabuleux paquebot, qui devait forcément être beaucoup plus grand que ce qu'on en dit: 300 coudées de long, 50 de large et 30 de haut. Ils se dirent aussi comment ce bateau réussit-il à se stabiliser après la décrue, au sommet du mont Ararat, sept mois après le début du Déluge. Ils se demandèrent également comment l'humanité s'est-elle repeuplée après la grande noyade du Déluge, les seuls humains sains et saufs étant Noé, sa femme et ses enfants. Noé ne dédaignait pas la dive bouteille: lui, le premier vigneron, se prenait régulièrement des cuites mémorables. Au cours de l'une d'elles, 3 de ses enfants le découvrirent dans une position indécente. Chanaan se moqua de lui tandis que les 2 autres, Japhet et Sem, couvrirent sa nudité. Il n'en faut pas plus à ce père exemplaire pour maudire son fils Chanaan et sa descendance, qui pourtant n'y sont pour rien dans cette affaire. Dieu l'entendit ainsi.

Dans les épisodes qui suivirent, Dieu eut lui aussi à maudire les hommes à tour de bras: d'abord ceux de la Tour de Babel; ensuite, tous les autres peuples de la Terre, à part Abraham et sa tribu. Très remonté contre l'humanité bien ingrate, il décida de détruire Sodome et Gomorrhe et, tant qu'il y était, 2 autres villes. Il affréta un astronef et envoya des anges dire à Loth le juste et sa famille de quitter Sodome sans tarder. A peine furent-ils dehors qu'une pluie de soufre consuma les 4 villes. La femme de Loth, perfide et curieuse comme toutes les femmes, ne put s'empêcher de se retourner, oubliant les consignes des extraterrestres. Elle fut punie de sa curiosité maladive et fut immédiatement transformée par les radiations nucléaires en statue de sel non iodé.

Dieu n'avais pas confiance en l'homme sa créature, à juste raison. Pour l'éprouver, il lui enjoignit d'aller sur le mont Moria et y sacrifier son unique rejeton. L'homme, Abraham, fit un bûcher. Il y installa son fils tant aimé pieds et poings liés et s'apprêtait à lui trancher la tête. A ce moment, un Ange descendit de sa capsule avec un mouton et Isaac fut sauvé in extremis. Depuis ce jour, les moutons renièrent Dieu et ses Saints et versèrent dans le paganisme. Mais Dieu étant au dessus de ces considérations, décida dès cet instant de s 'appeler Allah.

Nota
Je ne cherche jamais à remettre en cause des faits réels avérés ou simplement plausibles, mais uniquement à constater la propension des hommes à les utiliser à leur façon et les accommoder à leur sauce, dans le but de tromper leurs semblables. Ainsi en est-il du Déluge: bien des peuples nous ont laissé leurs témoignages, particulièrement dans les légendes arméniennes et babyloniennes, notamment dans l'Epopée de Gilgamech:  "O roi de Shurrupak, fils d'Ubar-Tutu, démolis ta maison pour te faire un bateau! Renonces à tes richesses pour te sauver la vie ! Détournes-toi de tes biens pour te garder sain et sauf ! Mais embarques avec toi des spécimens de tous les animaux" (...). Six jours et sept nuits durant, bourrasques, pluies battantes, ouragans et déluge continuèrent de saccager la terre.
Ou encore chez les Sumeriens. Ces derniers, par exemple, connaissaient l'archipel de Bahreïn, qu'il appelaient le « Royaume de Dilmoun », siège selon eux du Paradis Terrestre. Pour les Sumeriens, Bahreïn est « la seule région du monde qui survécut au Déluge ». Faut-il pour autant prendre leur assertion pour argent comptant? Comment un tel miracle eut pu être possible, quand on nous assène que l'Arche se serait retrouvée après la décrue au sommet du mont Ararat, qui culmine à 5 165 m, alors que le point culminant de Bahreïn, de nos jours, n'est qu'à 122 m? Mais la foi aveugle (pléonasme?) ne s'embarrasse pas de telles contradictions.