dimanche 12 juin 2011

RIF République Islamique Française.

Malheureusement, je n'ai toujours pas de temps à consacrer à ce blog. Alors, je vous soumet un autre de mes articles, paru en septembre 2010 sur le site ADN.com dont je regrette la disparition.


Le récit que je vous soumet n'est pas tout-à-fait une fiction, il comporte une partie "vécue", que chacun peut constater en se promenant dans certains quartiers de Paris et de ses environs: Barbès, rue Myrha, La Goutte d'Or, le marché aux Puces de Montreuil, le marché de Vitry-sur-Seine et bien d'autres lieux encore. Ou, plus surprenant, dans cette boutique d'une station-service Esso de la banlieue Sud qui retire de la vente tous ses vins et alcools durant la période de ramadan. Il y a probablement d'autres cas plus marquants, comme ce ballon-sonde envoyé il y a quelques temps par la chaîne de fast-food Quick avec ses sandwiches halal. Sans oublier ces chaînes de supermarchés qui sentent le vent des bonnes affaires et qui développent toute une stratégie de produits halal (jusqu'aux oeufs, il faudrait qu'ils nous expliquent comment un oeuf pourrait être ou non halal!).

Le rêve de tout "harraga": fuir ce pays maudit, ce pays corrompu au-delà de toute imagination, ce pays exsangue pris depuis plus d'un demi-siècle entre les doigts crochus d'un clan de vampires insatiables, ce pays où les jeunes, des décennies durant n'ont eu d'autre occupation que de "tenir les murs" et qui, aujourd'hui, se sont spécialisés dans les sourates et les prêches.

Ce pays où le seul espoir est dans la fuite ou le suicide, l'Algérie. Alors, le harraga finit par se décider un jour: contre une somme rondelette qu'il a mis des mois à amasser, il s'embarque sur une coquille de noix vermoulue, direction l'Europe. Par chance, les poissons n'en ont pas fait leur dîner et il atteint son eldorado. Après bien des péripéties, il débarque en France, un bouillonnement d'idées plein la tête: la liberté, un gagne-pain, le bien-être, des loisirs. Peut-être même le mariage, chose devenue impossible dans son pays pour qui n'a pas une fortune conséquente. En débarquant, il trouve hébergement dans la communauté et, lui qui a laissé ses frères et soeurs de l'autre côté de la mer, il est pris en charge par ses "frères".

Mais très rapidement il se rend compte que son rêve de réussite est une utopie: le paradis qu'il espérait se révèle n'être qu'une société malade de son chômage et de sa misère, dans laquelle il ne réussit qu'à vivoter par des petits boulots, "au noir" bien évidemment, et sans lendemains. Son seul refuge: ses "frères". Ils l'on pris en charge à son arrivée, maintenant ils vont le prendre en mains. Et ce que le FIS algérien n'a pas réussi à faire de lui, la mosquée de La Courneuve, de Roubaix, de Trappes ou de Marseille va s'en charger. Bientôt, il ne vit plus que pour sa religion. Lui qui n'allait jamais à la mosquée en Algérie, va devenir un habitué de la prière et de la prêche. Son premier étonnement aura été de voir tous ces jeunes, deuxième et troisième générations, donc théoriquement Français et théoriquement nourris au biberon de la culture française et européenne, tout aussi assidus que lui, sinon plus. Au fil du temps, par sa constance, il fait des progrès étonemment rapides dans la connaissance du Coran, des Hadiths, de la Sunna.

Son comportement envers les autres s'en trouve modifié. Ainsi, son attitude se radicalise, son discours prenant un tour inquisiteur. Il s'efforce de convertir tous ceux qu'il approche, persuadé qu'il accomplit ainsi son djihad. Au début, il se surprendra faisant des remontrances à une jeune femme trop court vêtue pour son goût. Mais, peu à peu, cela deviendra chez lui une seconde nature: il se fâchera avec un voisin africain pour une bière bue au bar, se disputera avec un collègue pour une prière non effectuée sur le lieu de travail (Dieu ne peut attendre, se dira-t-il)...

Par un de ces hasards (mais est-ce bien un hasard?), il se retrouvera dealer, enrôlé par un petit gang mafieux désireux d'étendre son territoire. Revendeur de drogue. On lui expliquera que, bien entendu, il est haram d'en consommer soi-même. Le Paradis est à ce prix. Initié ainsi à la taquia et au double langage et grâce à l'argent facilement amassé, il devient rapidement un des piliers du financement de la mosquée. Situation qui peut paraître paradoxale pour un homme pieu dont l'espoir est, avant tout, de gagner son Paradis. Mais le paradoxe est vite levé: la guerre non déclarée engagée contre les kuffars et les mécréants de l'Occident chrétien nécessite, comme toute guerre, des moyens de financement énormes et même si Saoudiens et Iraniens se montrent très généreux, ce n'est pas suffisant. Et puis, que représente pour lui un kuffar drogué?

Au fil des années, la communauté grandit et se renforce. Désormais, dans certains quartiers, lui et ses compagnons se retrouvent majoritaires. Ce qui leur donne, à leurs yeux, des privilèges insoupçonnés auparavant. Lui peut enfin sortir de sa réserve et ne s'en gène pas. La période du ramadan lui en donne l'occasion. Son arrogance naturelle, mise longtemps sous l'éteignoir de sa condition sociale, reprend le dessus. Il donne libre cours à ses instincts refoulés: cracher par terre en signe de dédain à l'adresse d'un paisible buveur de bière attablé à la terrasse d'un café, invectiver un gamin d'à peine une quinzaine d'années qui ne respecte pas le jeûne, insulter une femme, probablement de même origine que lui, qui se délecte d'une glace, porter son pouce à son cou et lui imprimer un mouvement horizontal envers une autre, peut-être la même, qui fume ostensiblement sa cigarette, injurier publiquement telle autre qui aurait souligné ses lèvres avec un rouge. Car le rouge à lèvres est signe de non-observance du ramadan.

Parfois, il est un peu déboussolé, ne sachant plus que penser. Mais il finit toujours par trouver réponses à ses questions.
"- Si nous arrivions au pouvoir, ce serait à coup sûr les tensions et l'instabilité! Les investisseurs qui fuient, la récession, le chômage qui explose ... Peut-être la guerre civile?"
"- Mais, la récession, c'est ce que nous recherchons! Pour au moins deux raisons. D'une, en finir avec la consommation à outrance, le gaspillage, la société du superflu; et de deux, les Français de souche seront les plus touchés; nous, nous sommes habitués à l'austérité, même à l'extrême pauvreté. Et pour la guerre, mektoub: Dieu est seul Sachant."

Il a gardé ses vieilles habitudes vestimentaires, dédaignant le khamis et la gandoura. Il s'habille même plutôt chiquement, ayant une attirance particulière pour les cravates qui, pense-t-il, lui donnent de la prestance. Ce qui n'empêche pas quelques-uns des non-musulmans qu'il côtoie de le taxer d'extrémiste. Mais lui le sait parfaitement: il n'est pas extrémiste, il n'est que dans la stricte observance de sa religion. Peu à peu, dans son quartier, s'installe un climat des plus étranges: peu-être par habitude, peut être par pudeur ou par gêne, les non-musulmans se mettent également à suivre les préceptes coraniques en matière de nourriture et évitent de manger, boire, fumer, en dehors de chez eux. Ne pas offenser les croyances! On se retrouve ainsi dans cette situation paradoxale digne, selon qu'on soit optimiste ou non, d'Alfred Jarry, d'Eugène Ionesco ou d'Aldous Huxley. C'est la population locale qui s'intègre à la communauté invitée! Chaque jour donne à notre harraga l'occasion de le vérifier, non sans fierté. On serait satisfait pour bien moins. Il peut pavoiser, sentant que son nouvel objectif est en cours de réalisation. Il pense à toute cette dépravation occidentale à laquelle il faudra un jour mettre un terme, à toutes ces scènes de débauche diffusées sur les écrans, étalées sur les supports publicitaires. Tous ces impies, ces kuffars ennemis de Dieu qu'il faudra remettre dans le Droit Chemin.

Son idéal se concrétise. Chaque jour que Dieu fait nous rapproche de notre but, lui répète sans cesse l'imam. Son idéal, se dit-il, ce n'est pas la France "black-blanc-beur" de 1998. Cette France n'a jamais existé et n'existera jamais. Son symbole, l'équipe de football championne du monde et présentée comme championne de l'intégration, n'a été qu'un leurre, une vue de l'esprit. Son fer de lance, Zidane, le seul non-chrétien de l'équipe. Ses noirs, majoritairement issus des DOM et TOM. Alors qu'aujourd'hui, les musulmans de naissance et les convertis sont majoritaires: Diarra, Cissé, Diaby, Benarfa, Benzema, Ribéry, Anelka... qui ont en commun la tête tournée vers la Mecque et vers les paradis fiscaux. D'ailleurs, le fiasco français en Afrique du Sud est la conséquence logique de cette dés-intégration, cette intégration à l'envers. Non, la France dont il rêve aujourd'hui n'est pas black-blanc-beur, n'est pas celle de l'argent facile pour quelques privilégiés arrogants, n'est surtout pas celle des Lumières (on a vu le résultat, cette permissivité outrageante!). C'est celle qu'il appelle de ses voeux, celle qu'il espère pour bientôt, une France morale, juste, pieuse, égalitaire. Une France qui apprendra à ses égarés que nous formons tous la même Oumma, celle des enfants d'Abraham. Une France qui apprendra que les droits de l'homme sont juste un concept dépassé de kuffar, que les seuls véritables Droits sont les Droits Divins, seules valeurs transcendantes. Que la seule vraie menace en dehors du complot juif international, n'est pas l'atome mais la dépravation sexuelle. Ce rêve se concrétisera, pense-t-il, le jour où les femmes enterreront définitivement le slogan "mon corps m'appartient" des décennies 60 et 70 pour dire "le hijab est ma dignité". Il se concrétisera tôt ou tard, le temps travaille pour nous et le jour viendra où ce pays sera administré par la Charia.

Inch Allah, la République Islamique Française sera pour demain.